METAMORPHOSES

Un logiciel informatique de traitement d’images me semble être un instrument aussi puissant qu’un pinceau de peintre, un ciseau de sculpteur ou un burin de graveur.

Encore faut-il avoir quelque chose à en faire.

Je suis conscient que mes recherches me font rejoindre un univers de pensée archaïque où la nature était encore vitalisée. Je cherche à dégager des images latentes qui établissent un pont entre la perception immédiate et les strates cachées du mystère du monde (« vaste programme » aurait dit le général) et cela demande beaucoup de temps. Pour commencer il faut déterminer, sentir, quel paysage ou fragment de paysage recèle des potentialités fantas­tiques, et tâcher ensuite de trouver les couleurs ou/et les outils techniques propres à les réaliser. Ou bien déceler dans telle aspérité l’incitation à accentuer l’allusion anthropomorphe ou thériomorphe qui permettra d’inscrire le cliché dans une série, Bestiaire ou Masques ou autre – avec un succès parfois douteux, puisque souvent les spectateurs voient tout autre chose que ce qui m’a dicté le titre. Et c’est tant mieux, car l’univocité trop flagrante est un piège.

Jean RIGAUD.


« La fantaisie des hommes, l’imagination elle-même, ne font jamais que prolonger les lois générales de l’univers. Sans cesser de s’en nourrir (et de les suivre) elle les développe et les ramifie. »
Roger CAILLOIS  Malversations, 1993 (p.51).

Métamorphoses

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